Située au sommet d'une butte, cette imposante église de style néoclassique et de plan allongé, présente une façade en trois parties qui traduit l'organisation intérieure : une nef flanquée de deux bas-côtés. Si les travées latérales de la façade ne sont animées que d'une simple niche cintrée et aveugle, sa partie centrale, haute et assez étroite, est flanquée de deux imposants pilastres (fûts cannelés, chapiteaux ioniques) supportant un entablement massif, surmonté d'un fronton triangulaire aux larmier et rampants soulignés de denticules. A l'arrière de la façade qui lui est accolée en partie haute, le très haut clocher-porche déploie sa partie supérieure : étage avec beffroi, niveau de l'horloge, flèche octogonale avec pyramidions. Les élévations ont été réalisées en maçonnerie de moellons de pierre calcaire pour l'essentiel, la pierre de taille blanche des carrières de Trept étant utilisée pour les parties de renfort (chaînes d'angles, socles) et les éléments décoratifs (pilastres, corniches, beffroi, frises et fronton). Dans les murs-gouttereaux ont été enchâssés d'un côté la pierre tombale du curé Barthélémy Petit, et de l'autre, les trois fragments d'un sarcophage antique en calcaire blanc, qui pourrait être daté des des IIe ou IIIe siècles après J.C. et avoir reçu par la suite (Ve siècle) des signes gravés chrétiens ("Alpha" et "Oméga").

A l'intérieur, la longue nef (7 travées), couverte en berceau, débouche sur un chœur voûté en cul de four, éclairé seulement par un oculus zénithal. Ouvrant sous de grandes arcades dont les arcs cintrés retombent sur des piliers carrés les bas-côtés, couverts d'un plafond plat, sont ajourés des baies cintrées qui apportent la lumière à l'édifice ; un entablement imposant, courant sur le pourtour de la nef et du chœur, contribue à unifier l'espace. Construit dans le plus pur style néo-classique par l'architecte Hugues Quénin, cet édifice reprend en façade la formule que le même architecte emploie pour l'église de Vaulx-Milieu, celui d'un encadrement avec pilastres monumentaux, linteau nu et corniche saillante reproduit rigoureusement de la porte principale à la travée centrale toute entière dans laquelle elle est percée. A l’intérieur, l'éclairage zénithal du chœur, qui met en lumière celui-ci d'une façon plus originale qu'à l'accoutumée, est une formule que le même Hugues Quénin a proposé pour le premier devis (non exécuté) pour la reconstruction de l'église de Jallieu.

Historique :

L'ancienne église Saint-Pierre figure sur le cadastre napoléonien au milieu de son cimetière. En 1844, un premier devis de reconstruction montant à 26.000 francs, qui prévoyait l'emploi de la brique est rapidement revu à la hausse en choisissant le choix systématique la pierre de taille pour les parties nobles, faisant augmenter le devis dressé par Hugues Quénin à 60.000 Francs. En deux ans (1845-1847), le chantier dirigé par l'entrepreneur Frédéric Riondel, est terminé. En 1886, le clocher qui menaçait ruine est reconstruit par l'entrepreneur Benoît Garnier sous la direction de l'architecte Luya. La flèche avec charpente et ardoises est remplacée par une flèche en tuf, et l'étage du beffroi reçoit une ornementation plus riche en pierre de Trept. Le clocher est de nouveau restauré en 1931, suite à un dégât dû à la foudre.
Le sarcophage dit "à l'Oméga", enchâssée en remploi dans un mur gouttereau provient probablement de l'ancienne chapelle Saint-Théobald (qui tomba en ruines en 1868), construite à l'époque médiévale à 100 mètres de l'établissement gallo-romain sur le site du Ga, probable lieu d'origine du sarcophage.