L'église Saint-Bonaventure est un petit édifice constitué d'une nef rectangulaire prolongée par un sanctuaire plus étroit avec chevet droit. Un clocher carré, pourvu d'une flèche octogonale surmontant un étage percé de baies géminées, est accolé dans l'angle, à l'opposé de la sacristie. Tandis que la façade est simplement percée d'une porte en plein cintre surmontée d'un triplet de baies, le mur sud, prolongé par un muret à l'ouest, donne sur la cour de l'ancien couvent. La petite nef, couverte d'un plafond plat à moulures, est éclairée par quatre baies en plein cintre du côté nord auxquelles répondent, au sud, des consoles en bois en forme de baie, fixées au mur.

Ouvert sous une baie en arc brisé et bâti sur un plan carré, le sanctuaire est la partie médiévale la mieux préservée de l'édifice. Il est couvert d'une voûte sur croisée d'ogives, dont les nervures, au profil très sobre, retombent aux angles sur des culots. Ceux les plus visibles à l'est, s'ornent d'écus sur lesquels devaient être peintes des armoiries, probablement celles des fondateurs.
Le sanctuaire est orné d'un ensemble décoratif restauré en 2004, très intéressant de par son originalité et son caractère complet, associant ornementation d'inspiration médiévale et moderne pour former un décor équilibré et harmonieux. A l'intérieur d'un décor emprunté à l'art gothique du XIIIe siècle (festons d'arcs trilobés, quadrilobes peints sur l'intrados de l'arc triomphal) et au gothique flamboyant (réseau de mouchettes et de soufflets sur les voûtains) ont été subtilement intégrés des éléments relevant du registre ornemental du XVIIe siècle : Saints et évêque à l'intérieur de médaillons, Dieu le père bénissant dans des nuées, trophées avec les attributs de l'Église. Le premier de ces trophées garnit le mur sud. Composé de la tiare et de la croix papale, de la mitre et de la crosse, du livre aux sept sceaux, de l'étole et du manipule, il symbolise le pouvoir temporel de l'Église. Le second lui fait face. C'est le pouvoir spirituel qui est cette fois évoqué au travers de l'Eucharistie comme l'indiquent la croix, le saint sacrement, les burettes, le pampre de vigne, les gerbes de blé. Pour une Église catholique engagée dans la Contre-Réforme, on connaît le sens et l'importance de telles représentations peintes sur les murs.

Historique :

De l'ancienne chapelle (dédiée à Saint Bonaventure) du couvent des Dominicains de Paternos, fondé en 1472, seul le chœur carré subsiste. L'édifice, réaménagé et agrandi par la Maréchale d'Ornano à partir de 1627, devient ensuite église paroissiale à la place de l'église ruinée de Saint-Victor de Paleyzin. Au début du XIXe siècle, on y accédait encore par la cour et par l'ancien cloître aboutissant à l'entrée voûtée où l'on plaça ensuite le confessionnal. En 1884 - 1885 la nef fut agrandie vers l'ouest où fut placée la porte d'entrée actuelle. L'ancien clocher, détruit par la foudre, était du côté de la sacristie actuelle. Des travaux sur le clocher ont lieu en 1892 (reconstruction de la flèche en tuf), puis vers 1936-39.